Huile de coco et mycoses : est-ce un mythe ou pas ? Vous avez peut-être lu ou entendu parler de l’huile de coco comme remède pour les mycoses vaginales ou encore pour les mycoses au pied voire les mycoses buccales.
Vous vous demandez sans doute si ces propriétés antifongiques sont réelles et comment utiliser l’huile de coco pour soulager voire anéantir vos mycoses.
Je suis naturopathe spécialisée en candidose intestinale et mycoses chroniques, et je vais faire le point sur ces questions dans cet article.
Pas le temps de lire ? Voici un résumé :
🥥 Oui l'huile de coco est effectivement antifongique et peut être utilisée sur tout type de mycose : buccale, vaginale, cutanée...
🥥 Elle est aussi apaisante, hydratante, antibactérienne, ce qui rend son utilisation facile.
🥥 C'est aussi un bon lubrifiant pour les personnes sujettes aux mycoses génitales, mais elle n'est pas compatible avec les préservatifs en latex.
🥥 Pour soigner une mycose, pour augmenter l'efficacité de l'huile de coco, je conseille d'ajouter de l'huile essentielle d'arbre à thé : 4 gt d'HE dans 1 cc d'huile de coco
🥥 En cuisine elle est intéressante aussi si vous souffrez de mycoses, pour vous soigner de l'intérieur
Pourquoi l’huile de coco est antifongique ?
L’huile de coco contiennent 3 acides gras à chaîne moyenne (vous avez peut être déjà vu le terme MCT Medium Chain Triglycérides en anglais) :
- Acide caprylique : 7,5 g pour 100g d’huile de coco
- Acide caprique : 6 g pour 100g d’huile de coco
- Acide laurique : 44 g pour 100g d’huile de coco
Ces 3 acides gras ont démontré qu’ils avaient des propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques, surtout les 2 premiers, ils abiment la membrane des champignons ce qui aide à leur destruction.
Donc oui : huile de coco et mycoses font très bon ménage !!!
L’huile de coco et mycose “locale” : utilisations
Je vais vous décrire ici les utilisations de l’huile de coco que je conseille à mes clients dans le cadre de l’accompagnement Sortir de la Candidose, et cela pourrait vous être très utile pour soulager vos mycoses.
Par contre, si votre mycose (qu’elle soit cutanée, génitale ou buccale…) revient sans cesse, je vous conseille vraiment de contacter un naturopathe spécialiste du sujet ou un médecin fonctionnel pour faire un travail de fond. L’huile de coco ne va pas forcément suffire, malheureusement.
Je vous note ici en intro de cette section un inconvénient de l’huile de coco dont on ne parle jamais mais que je trouve embêtant : comme toute huile, ça peut tacher les tissus donc les draps, les vêtements…
Prenez cela en compte pour les tissus auxquels vous tenez. Selon les tissus, faire partir l’huile à la lessive peut être plus ou moins facile !
Infections fongiques peau et huile de coco
L’huile de coco est assez bien absorbée par la peau et est donc un excellent traitement pour toutes sortes d’infections fongiques locales.
Certaines personnes remarquent même de bons résultats sur du psoriasis ou de l’eczéma, c’est donc très pratique car si vous avez de la sécheresse cutanée avec un peu de démangeaisons / rougeurs, elle pourra être essayée et peut être donner de bons résultats.
Ensuite, l’huile de coco pourra bien sur être utilisée sur les mycoses cutanées qui peuvent se trouver dans les plis de l’aine ou sous les seins, par exemple (les champignons aiment beaucoup l’humidité).
Mais dans le cas ou vous avez obtenu le diagnostic de mycose, je conseille alors d’ajouter, en plus de l’huile de coco, des Huiles Essentielles (HE).
La plus connue des HE antifongiques (on la trouve super facilement en magasin bio ou pharmacie) est l’arbre à thé dite aussi tea tree (melaleuca alternifolia), et elle est effectivement efficace contre les mycoses de tout type.
On en utilisera 4 gouttes pour chaque cuillère à café d’huile de coco, et on applique ce mélange sur les parties touchées par les mycoses, sans hésiter à déborder.
Lisez aussi mon article “Huiles essentielles antifongiques puissantes” pour connaitre d’autres huiles essentielles sur la candidose.
Huile de coco et cuir chevelu ???
L’huile de coco peut être utilisée sur le cuir chevelu irrité ou présentant des pellicules : on l’applique à la racine des cheveux et on frotte délicatement avec les doigts. On laisse appliquer quelques minutes voire plusieurs heures, puis on fait le shampoing voire 2 shampoings selon la nature du cheveu : s’ils ont tendance à être gras, 2 shampoings seront nécessaires.
Cela peut hydrater voire lutter contre les pellicules sèches qui sont généralement très petites et très blanches. Cela hydrate aussi les pointes et fait briller les cheveux.
Les pellicules grasses quant à elles sont souvent dues au champignon Malassezia, et là d’après mon expérience mais aussi d’après quelques sources scientifiques (j’utilise beaucoup healthline par exemple : ce sont des synthèses des études scientifiques) l’huile de coco peut aider, mais aussi empirer.
En effet, son effet antifongique peut lutter contre le champignon, mais ce champignon là est aussi un grand fan de gras 🤢et c’est pour ca qu’il prolifère souvent sur les cuirs chevelus à tendance grasse, il se nourrit du sébum en excès.
De ce fait, j’ai pu constater (sur moi notamment, mais pas que), que l’application d’huile de coco, peut aggraver les sensations d’irritations et la présence de pellicules grasses.
Donc pour cette infection fongique là, l’huile de coco n’est pas la solution.
Huile de coco et mycoses vaginales
Voici une des mycoses les plus fréquentes … on lit que 70% des femmes auront au moins une dans leur vie une mycose vaginale : pertes blanchâtres, démangeaisons et brulures, certaines d’entre vous connaissent bien ces symptômes très gênants et sont abonnées aux traitements Econazole ovule + crème…
- Voici mon article complet sur le traitement naturel de la mycose vulvaire.
Et je vous précise ici l’utilisation que vous pouvez faire de l’huile de coco contre les mycoses génitales :
- Elle pourra en fait être utile dans le cas ou vous souhaitez faire des applications externes d’huiles essentielles, elle sera un excellent support : 4 gouttes d’HE pour 1cc d’huile de coco.
- Mais certaines de mes clientes sont soulagées de leur sensation de mycoses vaginales en externe (brulures, démangeaisons, rougeurs…) juste avec l’huile de coco. Cela vaut donc le coup d’essayer d’abord sans les HE. De plus, sans les HE, il n’y a pas de risque d’irriter les muqueuses, l’huile de coco seule est un produit très doux pour votre vagin.
- L’huile de coco sera aussi un très bon lubrifiant qui fera office de prévention anti mycose pendant les rapports, sauf si vous utilisez des préservatifs en latex car l’huile peut les rendre moins résistants.
Si vous avez des pertes blanches avec votre mycose vaginale, je vous conseille aussi de traiter l’intérieur avec des ovules naturels.
Mycoses génitales chez l’homme
C’est moins courant que chez les femmes, les mycoses génitales chez l’homme, mais ça existe. Parfois on vous donne le diagnostic sous le nom de balanite fongique et cela peut être du au candida albicans.
En tout cas, vous pourrez là aussi suivre les mêmes conseils que pour les femmes en ce qui concerne l’externe de leur vagin, mais j’ai un article à ce sujet :
Huile de coco et mycoses buccales
Les mycoses buccales sont parfois très résistantes / récidivantes et désespérantes. Les symptômes sont variés, cela va des dépôts blanchâtres sur la langue ou les joues, aux sensations de brulures, ou encore de gout modifié, notamment ce fameux gout métallique très désagréable, je l’ai vécu et je n’aimais pas ça du tout !!!
J’ai une vidéo (avec texte) ou vous pourrez retrouver mes conseils et comment réaliser des bains de bouche :
Parmi ces bains de bouche, on peut en effet en faire un à base d’huile de coco, mais là aussi pour plus d’efficacité, je vous conseille, de la même manière que pour la peau ou muqueuses génitales, d’ajouter 4 gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé dans 1 cc d’huile de coco.
Huile de coco comme lubrifiant
Huile de coco et sexe
Lorsqu’on souffre de mycoses génitales (que cela concerne un homme ou une femme d’ailleurs), une option idéale pour éviter les inconforts pendant ou après les rapports intimes est d’utiliser de l’huile de coco comme lubrifiant.
Ses propriétés antibactériennes, antifongiques et hydratantes seront parfaites et sont d’ailleurs assez bien connues pour cet usage comme lubrifiant par les personnes qui se tournent vers des cosmétiques naturels.
Huile de coco et latex : non
Alors, oui, c’est effectivement génial, mais il y a un gros bémol : les produits huileux ne sont pas censés être utilisés avec des préservatifs en latex.
Cela peut endommager le latex donc le rendre moins résistant. Donc par précaution, pas d’huile de coco si vous utilisez des préservatifs en latex.
Une très bonne alternative sera alors le gel d’Aloe vera, qui n’est pas huileux donc ok avec le latex. En plus il hydrate aussi très bien et est aussi antifongique (oui, c’est aussi un excellent produit pour les mycoses).
Et en cuisine l’huile de coco ?
Et bien oui c’est une bonne idée d’utiliser l‘huile de coco en cuisine quand on souffre de mycoses.
Ses fameux acides gras à chaine moyenne (acide caprylique, caprique et laurique) seront apportés en quantité intéressante pour lutter contre la présence du candida albicans (ou autre champignon) dans votre organisme.
Très bonne huile de cuisson, la coco
En plus, elle présente quelques avantages, elle a notamment un point de combustion élevé, ce qui veut dire que quand on la chauffe elle ne produit pas facilement de composés toxiques. Elle est donc très bien pour une cuisson “forte”, comme à la poêle par exemple.
Huile de coco et digestion : mitigé
Ensuite, le fait que ce soit une huile riche en acides gras à chaine moyenne (MCT) comme on l’a vu plus haut, fait qu’elle est digérée de façon très particulière : elle nécessite peu de travail hépatique et intestinal.
Par contre, je constate d’expérience, que certaines personnes ont de gros problèmes de nausées, éructations, poids sur l’estomac voire aigreurs avec les produits à base de graisse de coco donc l’huile de coco, le yaourt de coco, le lait de coco. C’est quand même assez courant dans ma clientèle.
Si on aime pas le goût de la coco en cuisine ?
Si c’est pour la cuisine, et que l’on aime vraiment pas le gout, on peut la choisir désodorisée, si elle est bio.
Car dans ce cas la désodorisation est faite à la vapeur d’eau normalement, ce qui me semble correct pour préserver les qualités. C’est sans doute pas le mieux, mais ok quand même.
Choisir son huile de coco pour les mycoses
Acheter de l’huile de qualité
Choisissez une huile pressée à froid, vierge et biologique, qui sera donc non raffinée, non blanchie et surtout non chauffée : l’huile est obtenue par pressage, ce qui préserve beaucoup mieux les qualités que l’obtention de l’huile par chauffage.
Vous verrez aussi des mentions “extra vierges” ou 1ère pression… mais d’après ce que j’ai compris, globalement, prendre un produit biologique suffira largement à bénéficier de tous les bienfaits.
En effet, l’important est d’acheter un produit le plus pur possible, et pour cela il est préférable d’avoir une huile issue de la 1ère pression. Or vierge signifie qu’il s’agit de la 1ère pression… Donc extra vierge ne signifierait pas grand chose.
Pour ma part je choisis aussi des marques si possible qui prônent le commerce équitable, parce que la noix de coco ayant connu un gros succès (avec le régime keto notamment) et provenant de pays lointains, il y a des enjeux environnementaux et éthiques assez énormes.
Notez notamment que certains fabricants exploitent des singes pour aller chercher les noix de coco.
Marques d’huile de coco que je valide
Voici des marques auxquelles je fais confiance :
- Huile de coco Base Organic certifiée sans exploitation de singes
- Huile de coco bio Emile Noel
- Huile de coco bio BioPlanète
Le même produit pour 2 usages ??
Et si donc pour l’usage pour la peau ou la muqueuse : et bien vous utiliserez le même produit. Mon conseil est donc, une fois le pot acheté, de le diviser en 2 grâce à un ancien bocal en verre par exemple : un pour la salle de bains et un pour la cuisine.
On peut certes trouver aussi des huiles de coco au rayon cosmétique, et c’est censé être la même chose dans un contenant différent (par exemple, un tube…), mais elles n’auront pas passé les mêmes contrôles que les huiles alimentaires, donc par précaution, on ne les mange pas ! Alors que l’huile de coco de cuisine est par contre totalement ok sur la peau / les muqueuses, donc pour vos mycoses…
Conserver l’huile de coco
L’huile de coco a une longue durée de conservation (2 ans à température ambiante), et elle n’a pas besoin d’être conservée au réfrigérateur.
Et vous la verrez changer au fil des saisons dans votre placard : en effet, comme elle est riche en graisses saturées, l’huile de coco devient solide comme un espèce de beurre, lorsqu’il fait en dessous de 25 degrés environ.
Si vous l’utilisez sur la peau et les muqueuses, pour vos mycoses, il va falloir éviter de mettre les doigts dans le pot, comme pour tout produit d’ailleurs, afin de ne pas apporter des bactéries ou champignons.
Or, l’huile de coco sera donc solide en dessous de 25 degrés et ne coulera pas comme une crème. Il faut donc utiliser par exemple une cuillère… pas hyper pratique mais c’est préférable.
Conclusion
L’huile de coco est effectivement un bon antifongique et peut donc être utilisée dans une routine contre les mycoses vaginales, buccales ou cutanées, de préférence en association avec de l’huile essentielle d’arbre à thé (4 gt d’HE pour 1cc d’huile).
C’est aussi une huile intéressante en cuisine et ses vertus antifongiques seront utiles en interne également pour lutter contre vos mycoses.
Par contre, si vos mycoses reviennent sans cesse, vous devriez envisager sérieusement de contacter un médecin fonctionnel, et/ou un naturopathe qui connait bien le sujet.
N’hésitez pas à vous inscrire à ma newsletter ci-dessous pour recevoir mes conseils pour lutter contre les mycoses, et aussi peut être à me laisser vos remarques et vos victoires avec l’huile de coco en commentaire !
Bonjour, vous ne parlez pas du ph. L’huile de coco a un ph neutre environ 7 la vulve un ph acide environ 4. L’huile de coco peut donc déséquilibrer la flore ?